Le TDAH au quotidien

Témoignage d’Alexandra :

Mon problème était surtout lié (j’en ai découvert d’autres au fil du programme que j’ai pu relier au TDAH donc merci pour le précieux apprentissage !) à :
l’administratif, la facturation, les paiements, les rapports à écrire pour le travail, les démarches administratives même simples, pour le travail ou dans la vie de tous les jours… mais qui n’apportaient pas de plaisir relationnel immédiat, ou qui ne me donnaient pas l’impression d’être « utile » à quelqu’un (ou dont l’utilité était trop lointaine et encore relative à d’autres étapes/décisions étrangères à mon action). 

Je me rends compte que j’ai de la chance, mon attention est bonne (enfin pas non plus toujours) quand je dois lire des choses qui me plaisent, parce que j’ai découvert que cela semble parfois difficile à d’autres personnes qui ont le TDAH, et qui donc vont avoir plus de difficultés à accéder à des sites internet ou des livres parlant de cette problématique. 

Mon problème était une grande perte de confiance, une grande et perpétuelle remise en question de ma personne, de l’anxiété, la croyance d’avoir une tare… une estime personnelle très très basse, un stress et des douleurs musculaires, et un mal-être constant. 

Personnellement, avec persévérance, j’ai finalement obtenu le diagnostic de TDAH à l’âge de 47 ans, alors que j’avais consulté des spécialistes en 2016 (et des généralistes depuis 2003, qui n’ont plus ma compréhension et mon indulgence devant leur ignorance) et que mes carnets scolaires mentionnaient (dans l’ordre d’apparition au fil des classes) :
difficulté d’apprentissage de la lecture « se décourage trop rapidement dans les phrases qu’elle commence à lire », « rêveuse », « solitaire », ou encore « parle en classe malgré les mises en garde et les punitions », « fait preuve d’application et arrive au résultat en passant par d’autres chemins que les habituels » (ça c’était mon prof-préféré-de-toute-ma-vie), « doit apprendre à gérer ses émotions » et, le classique et présent tout au long de ma scolarité et de mes études ; « des arrivées tardives » et « des oublis de cahiers » à répétition, sans parler des fautes d’inattentions,
et même les exclamations et rires des jurés durant mon oral de philosophie devant mes « lapsus » répétés plusieurs fois à la relecture du passage à analyser… (super bon pour la confiance en soi, l’attention et la concentration, mais l’adrénaline de ce jour m’a permis de ne pas pleurer et de tout de même « cracher » quelques phrases sensées qui m’ont fait obtenir la moyenne – à moins que ça soit le bon moment que je leur ai fait passé et l’occasion que je leur ai donné de parler de mon inconscient – qui m’a valu leur clémence ?)

En fait, les conséquences de l’anxiété liée aux tâches administratives, ont été que dès que je devais m’asseoir à un ordinateur, j’avais le cœur qui battait, qui « pleurait » j’aurais envie de dire… parce qu’il avait l’impression qu’il allait perdre de précieuses minutes de vie.
Et je crois même que ça réveillait des angoisses de mort. Rien que ça. Et l’impression d’être une « tarée angoissée de première » parce que dans mon entourage (certes restreint), je n’ai jamais rencontré des personnes comme ça, même si ma mère (et vraisemblablement mon père décédé) ainsi que mon oncle maternel et ma tante paternelle, mon frère, etc. présentent tous des symptômes de TDAH. Ce ne sont pas des difficultés dont ils me parlent…

Une autre définition que je donnerais, c’est que les démarches à faire étaient difficiles pour moi à être représentées ; je savais qu’il y avait l’étape A, puis la B, et qu’il y aurait la C, peut-être même soit une C.1a ou une C.1 b, et une C.2 à réaliser, ce qui allait donner à découvrir l’étape D, etc. mais au-delà de certaines étapes, (on va dire la A,B et la C) et selon ma forme, c’était comme si un saltimbanque jonglait avec les balles annotées d’un A, B, C, C1a et C1b et même D, (quel virtuose, quel talent !!!) mais que je n’avais pas le temps de bien voire les balles, et qu’il partait dans la foule en continuant à jongler, qu’il se détournait de moi et que moi je ne pouvais pas non plus lui courir après.
Alors que ce dont j’aurais eu besoin, c’est qu’il pose ces boules sur la table, que je puisse les DESSINER pour les emmener avec moi sur un papier. Je dit bien « dessiner » parce que ma mémoire auditive est quasi nulle. Et que écrire n’est pas suffisamment parlant non plus. (Les phrases sont longues, quand j’arrive à la fin je ne me souviens plus du début). Dessiner me permettrait d’y insuffler des couleurs, des émotions, des pensées, d’apprivoiser le « sens » que ces étapes ont pour la société et l’administration qui les demande. 

Aujourd’hui je me sens plus apaisée parce que j’ai quelques outils de compréhension sur ce que le TDAH peut être, et ce qu’il peut entraîner. Je suis aussi consciente qu’il y a encore beaucoup à apprendre sur les interactions que ce trouble peut avoir sur nos interactions entre humains, notre estime de nous, sur notre métabolisme, sur notre santé mentale, etc. 

Le fait d’avoir pu rencontrer des gens qui ont souffert des mêmes choses m’a mis en confiance. C’est tellement précieux. J’ai pu dire mes difficultés et angoisses, j’ai pu les partager avec des gens qui ont les mêmes (ou même différentes).

Par rapport aux difficultés liées à l’administration, j’ai pu appliquer les conseils (analyser les émotions qui y sont liées, puis aussi me faire aider ou transformer la tâche en y mettant du défi, du fun, du jeu, du relationnel, etc. ) 

Et donc, j’ai pu faire la facturation de l’année en cours, ce qui était une montagne infranchissable à mes yeux avant, selon le degré d’énergie que je « me percevais ».

À présent, je me sens plus outillée, et aussi rien que de savoir que je peux demander une séance de coaching à Anne m’apaise.
J’ai l’impression que j’ai une interprète entre moi et mes difficultés et ma méconnaissance de la langue de la société dans laquelle on est, et ce que j’aimerais donner à cette société… ou c’est comme l’impression d’avoir sur moi un petit ouvrage, où je peux lire les définitions des difficultés que le TDAH me donne dans le quotidien, pour expliquer à certaines personnes (ce que j’étais bien incapable de faire avant) ce qu’est le TDAH. Peut-être qu’un jour j’arriverai à nouveau à travailler au sein d’une équipe ? Pour l’instant j’en suis encore à fuir ce facteur de stress…

Ce qui m’a plu dans le travail de Anne, c’est la qualité de ses articles. Son style d’aborder les problèmes et d’y amener des solutions, après avoir parfois donné des explications au préalable. J’ai senti qu’elle avait une grande compréhension de la problématique du TDAH mais aussi des difficultés que celle-ci donne aux GENS, et un grand talent de pédagogue pour transmettre les conseils. (J’ai lu des livres qui donnent des conseils, ok j’ai pu essayer de les suivre, mais sans comprendre ce qui m’aidera dans ces conseils, je suis passée souvent à côté, avec de nouveau la croyance d’être nulle qui augmentait…)

Oui j’ai eu un peu peur de perdre (à nouveau) de l’argent, j’avoue, mais c’était juste au moment de passer les coordonnées de la carte. Avant et après il y avait quand-même le souvenir des articles, et leur qualité, qui était présent…

Je crois que j’étais tellement désespérée (il y a quand-même eu des impulsions suicidaires – c’était pas des pensées noires mais des envies impérieuses d’arrêter de souffrir de tout ce qui m’angoissait – impulsions de sauter dans le vide qui m’ont fait peur j’avoue, parce que j’avais pas du tout envie de me suicider) que j’étais prête à perdre de l’argent (à comprendre comme « l’argent, c’est quand-même de l’énergie de vie », et j’avais déjà l’impression de manquer de tout, d’énergie, d’argent, d’estime personnelle, de temps, de soutien, d’amis, etc.) que je crois qu’il y a quand-même quelque chose de l’ordre de la bonne intuition qui m’a fait m’inscrire.
Et la bonté qui transparaît dans son site internet et ses articles. Et je crois que la bonté, et l’empathie, c’est ça qui m’a le plus manqué dans mon parcours.

Et oui bien-sûr je recommanderais ! Et je remercie aussi […] qui est le premier à m’avoir partagé son site internet sur un groupe WhatsApp d' »Hypersensibles » (ce qui pour moi est un grand scandale de la part d’un professionnel de la santé – parce qu’il ne veut pas parler de « TDAH » – alors que selon moi (et d’autres plus professionnels 😉 ) l’hypersensibilité est plus un symptôme qu’un diagnostic) et que le TDAH mériterait d’être mieux connu pour être mieux compris et mieux soigné et mieux dompté, comme entre autres, le HP et le TSA, etc.) ; heureusement que […] lui l’a fait !