Vous est-il déjà arrivé de chercher une solution à un problème, une réponse à une question que vous vous posez, ou bien de chercher à retrouver un état émotionnel particulier (la sérénité, la joie, un état confiant, etc.) pendant des jours sans pouvoir y arriver ?
Cela vous arrive souvent ?
Eh bien moi aussi, cela m’arrive souvent ! … Avec une petite différence… aujourd’hui, cela ne dure plus pendant des jours sans que je ne puisse rien y faire. 😉
Et pour vous aider à dompter vous aussi votre cerveau et à vous en servir à votre avantage dans différentes situations, je vous ai préparé une série de 4 articles avec différentes techniques à utiliser et des explications sur leur fonctionnement (et celui de votre cerveau, car c’est en apprenant à mieux le connaître que vous apprendrez à utiliser ces techniques de manière efficace) !
J’ai appelé cette série [Hacker son cerveau] afin que vous puissiez retrouver facilement tous les articles de la série.
Dans ce 1er article de la série, je veux vous aider à mieux comprendre comment vous pouvez faire évoluer la façon de fonctionner de votre cerveau. Que vous ayez un TDA/H ou non n’est pas important ici, les fonctionnements dont je vais vous parler sont les mêmes pour tout le monde !
En revanche, les 3 outils que je vais vous apprendre à utiliser au cours de cette série permettront à ceux d’entre vous qui ont les cerveaux les plus récalcitrants de reprendre la main dans beaucoup de situations en cas de besoin !
Mais avant de vous expliquer ces techniques, il y a des principes fondamentaux que vous devez absolument intégrer pour qu’elles soient efficaces, et c’est l’objet de ce premier article.
La plus grosse erreur que vous puissiez faire en ce qui concerne votre cerveau…
Pendant longtemps, on a pensé que le cerveau se formait et évoluait dans notre enfance, notre adolescence et jusqu’à l’âge adulte, et puis qu’à partir d’un certain âge il était terminé, opérationnel. On pensait que quoi qu’on fasse notre cerveau ne pouvait plus vraiment s’améliorer, c’était trop tard, tant pis pour nous !
Pire encore, on pensait qu’à partir de cet âge notre cerveau commençait à péricliter, nos neurones mourant inexorablement les uns après les autres, jusqu’à notre mort. Quel tableau désolant et démotivant…
Heureusement la science a évolué depuis, et on sait maintenant que tout cela est complètement faux !
Le problème, c’est que cette première croyance s’est transformée en croyance collective. Si vous avez déjà entendu (ou dit) cette phrase :
“Oh tu sais, c’est pas à mon âge que je peux changer.”
(avec sur le visage l’expression de la fatalité et de la résolution à finir ses jours sans aucun contrôle sur rien)
Eh bien ce type de phrase est le résultat de cette croyance collective.
Voici ce qu’on sait aujourd’hui sur notre cerveau
Le cerveau évolue tout au long de la vie en fonction de nos besoins et de la manière dont on l’utilise. C’est ce qu’on appelle la neuroplasticité.
Il se construit jusqu’à l’âge adulte, âge auquel il n’est pas encore complètement mature. Certaines aires ne deviennent matures que vers 25 ans en moyenne (et plutôt 30 ans pour les personnes avec un TDA/H), pendant que d’autres continueront à grandir tout au long de la vie.
Chaque expérience de vie, chaque apprentissage, chaque pensée, émotion, habitude, croyance, etc., modifie un petit peu nos connexions neuronales. Les connexions que nous utilisons régulièrement prospèrent et se complexifient à mesure que nous apprenons et expérimentons, alors que celles que nous n’utilisons plus meurent pour laisser la place à celles dont notre cerveau estime que nous en avons plus besoin.
Par exemple :
Une personne qui apprenait facilement lorsqu’elle faisait des études avait à ce moment-là développé ses capacités d’apprentissage en les utilisant. Si cette même personne n’apprend plus pendant les années suivantes, le cerveau comprend qu’elle n’en a plus besoin et élimine les connexions liées à cette faculté.
30 ans plus tard, cette personne dans une situation d’apprentissage s’aperçoit qu’elle n’y arrive plus comme avant.
Ce n’est pas parce qu’elle a vieilli et que son cerveau dégénère, c’est parce qu’elle n’a plus travaillé cette faculté depuis trop longtemps et que les connexions ont donc été éliminées pour ne pas encombrer le cerveau.
La bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas irrémédiable. En réapprenant à apprendre et en s’entraînant de nouveau, le cerveau comprend que cette faculté est de nouveau utile et recrée les connexions nécessaires.
Un principe fondamental que vous devez intégrer
La neuroplasticité est donc la faculté du cerveau à modifier ses connexions neuronales tout au long de sa vie en fonction des besoins.
Cela fonctionne pour tout et dans toutes les situations, même les plus extrêmes parfois !
Si vous voulez apprendre à mieux utiliser votre cerveau pour évoluer et faire évoluer votre vie, la plus grosse erreur que vous puissiez faire est donc de croire que votre cerveau est comme il est et que vous ne pouvez pas le changer. Cette croyance est le plus gros obstacle que vous aurez à franchir pour atteindre vos buts, et votre pire ennemie si vous la laissez inhiber votre volonté à évoluer.
Bien sûr que vous pouvez changer votre cerveau, même si vous avez 60 ans, même si vous avez un TDA/H ou autre chose, même si cela vous paraît difficile à faire. Vous le faites déjà régulièrement sans en avoir conscience ! VOUS POUVEZ changer ce que vous voulez changer, que ce soit en vous, dans votre environnement, dans votre quotidien…
Je le répète une troisième fois pour être sûre que ça rentre, VOUS POUVEZ changer votre cerveau, en modifiant ses circuits neuronaux. En apprenant à mieux connaître son fonctionnement, en pratiquant les techniques utiles, et en vous entraînant.
La bonne question est donc, est-ce que vous le voulez vraiment ?
Dans la 2ème partie de cette série d’articles [ Hackez votre cerveau ], nous verrons comment votre cerveau vous trahit effrontément quand vous allez vivre une situation que vous n’avez encore jamais vécue ou qui vous fait peur, et comment retrouver votre self-control, pour affronter toutes les situations avec conscience, discernement et bravoure ! 😉
Dites-moi en commentaire, faites-vous partie de ceux qui ont déjà dit qu’ils ne pouvaient plus changer ? Pensez-vous maintenant que c’est possible (même si vous ne vous en sentez peut-être pas encore capable) ?
Quant à moi, je vous souhaite une belle semaine et vous dis à très vite, pour la suite de cette série. 🙂
Prenez soin de vous, et à très bientôt !
Anne Juguet, Le TDAH au quotidien
Article corrigé par Henri-Pierre Juguet : hpj.correction.redaction@gmail.com
