Est-ce que vous passez parfois des jours à tenter de résoudre un problème sans trouver de solution ? Ou bien, à chercher quelque chose sans le trouver ? Ou alors, à essayer de modifier votre état émotionnel sans y parvenir ?
Et si je vous donnais une technique pour y arriver (presque) à chaque fois ?
Ce n’est pas possible ? Pari tenu ! 😉
Dans cette série de 4 articles [ Hacker son cerveau ], Je vous aide à dompter votre cerveau et à vous en servir à votre avantage dans différentes situations, avec différentes techniques à utiliser et des explications sur leur fonctionnement (et celui de votre cerveau, car c’est en apprenant à mieux le connaître que vous apprendrez à utiliser ces techniques de manière efficace) !
Dans ce 4ème et dernier article de la série, je vais vous aider à mieux comprendre comment ce genre de situations peut arriver et comment votre cerveau vous trahit effrontément, grâce à certains de ses fonctionnements particuliers. Que vous ayez un TDA/H ou non n’est pas important ici, ces fonctions sont les mêmes pour tout le monde !
En revanche, la technique que je vais vous apprendre à utiliser vous permettra de (re)trouver plus facilement tout ce que vous souhaitez, que ce soit des solutions, des idées, un état émotionnel, des objets… et tout le reste ! 🙂
Et non, ce n’est pas une technique miracle ! Juste une astuce très utile pour hacker votre cerveau, grâce à l’un de ses fonctionnements.
Avant de continuer la lecture de cet article, si vous ne l’avez pas encore lu je vous invite à aller voir le premier article de cette série afin de bien avoir en tête les bases à ne jamais oublier lorsque l’on souhaite travailler sur soi (et sur son cerveau) : Votre plus grosse erreur quand vous souhaitez évoluer
Et maintenant, portons notre attention sur le prochain grand principe à retenir…
Sommaire
Le cerveau est très sensible aux questions
Lorsqu’on pose une question, même si on n’a pas forcément envie de répondre ou qu’on ne connaît pas la réponse, le cerveau va automatiquement travailler pour trouver des réponses à la question.
Pourquoi ?
Parce que votre cerveau (plus précisément votre cerveau reptilien, dont la mission est de vous faire survivre) a horreur du vide, de l’inconnu, de l’incertain… pour lui, tout cela est dangereux pour votre survie. Il fera donc toujours en sorte de combler les vides ou de vous empêcher d’aller vers l’inconnu, même si cela implique de vous amener des émotions désagréables ou de vous mettre dans une situation dont vous ne voulez pas. Quand il s’agit de survie, votre cerveau reptilien se fiche de votre bien-être !
Pour en savoir plus sur les fonctions de survie de votre cerveau, comment elles vous influencent dans vos choix et comment vous pouvez reprendre la main sur votre cerveau, je vous renvoie à l’article de cette série qui en parle : Modifiez vos émotions et futures expériences avec la visualisation
Et pour mieux comprendre ce qu’est le cerveau reptilien, comment il commande aux autres parties de votre cerveau pour vous faire agir vite sans votre consentement, et ce que vous pouvez faire pour reprendre la télécommande de votre cerveau, lisez cet autre article de la même série : Reconditionnez votre cerveau avec cette technique
Heureusement, on peut se servir de ce fonctionnement à notre avantage. 😉 Lorsqu’on cherche une réponse ou à obtenir un état émotionnel particulier par exemple, une très bonne stratégie est de poser des questions à son cerveau.
Votre cerveau est comme une maison à étages
Imaginez votre cerveau comme une maison avec plusieurs étages.
Au rez-de-chaussée il y a votre conscience, et toutes vos pensées, connaissances, souvenirs, etc. dont vous avez conscience.
Au grenier il y a votre inconscient, et tout ce que vous savez, pensez et ressentez sans en avoir conscience. Ce grenier est en fait extrêmement vaste, et il contient beaucoup d’outils (informations, émotions, etc.) que vous avez emmagasinés depuis votre naissance et qui peuvent vous être utiles, mais vous ne pouvez y avoir accès que si vous demandez à votre cerveau/maison d’aller les chercher pour vous.
Pour cela vous devez donc lui poser la question.
(Consciemment, le cerveau traite 400 000 bits par seconde. Inconsciemment, il en traite 400 Milliards. Imaginez, c’est la même différence qu’entre la taille d’un Playmobil et celle de la Tour Eiffel !)
La technique des questions fécondes
Cet exercice peut aider autant dans la gestion des émotions et de l’anxiété (activer un état émotionnel particulier, une sensation, etc.), que lorsqu’on se pose des questions en tout genre (décider d’une action à faire ou non, se rappeler de quelque chose, retrouver un objet, etc.).
Pour faire cet exercice correctement, il y a quelques principes à respecter :
(Pour les plus pressés d’entre vous, il y a un petit résumé à la fin) 😉
1. Vous devez relâcher la pression, vous détendre au maximum.
Faites un exercice de respiration pour cela et détendez vos muscles. Vous pouvez aller voir mes vidéos sur le sujet en cliquant ici : Exercices sérénité et attention) ou bien n’importe quelle vidéo qui montre n’importe quel exercice de respiration ou relaxation.
2. Vous devez poser la question assez lentement et avec le plus de conviction possible (parlez à haute voix si possible).
En utilisant la parole, on active plus de zones du cerveau. Le cerveau travaille plus et enregistre mieux l’information. Plus vous prononcez lentement, plus la phrase a le temps de s’ancrer dans votre cerveau.
3. Vous devez répéter la question un certain temps, si vous le pouvez, faites-le 1 minute entière.
Là encore, c’est ce qui vous permettra de mieux ancrer l’information, en centrant pleinement votre attention sur votre question.
4. La question doit être le plus simple possible et formulée de manière affirmative.
Le cerveau ne fait pas la différence entre le positif et le négatif. Il ne comprend que les concepts.
Par exemple, si vous voulez demander à votre cerveau comment être moins anxieux, vous ne devez pas demander :
« Comment être moins anxieux »
car il va juste comprendre le concept d’anxiété et il va vous apporter les sensations de l’anxiété.
Il vaut donc mieux demander :
« Comment être plus serein ? »
« En quoi suis-je de plus en plus serein ? »
« Qu’est-ce qui m’apporte de la sérénité dans mon quotidien ? »
etc.
5. Évitez de demander quelque chose de trop éloigné de votre réalité actuelle à votre cerveau, sinon cela ne marchera pas.
Par exemple, si vous avez très peu confiance en vous, ne posez pas la question
« En quoi suis-je la personne la plus confiante au monde ? »
mais plutôt
« En quoi est-ce que je ressens de plus en plus de confiance en moi ? »
ou
« En quoi suis-je chaque jour un peu plus confiant ? »
6. Vous pouvez vous concentrer sur une première question puis sur une autre et encore une troisième après si vous voulez.
En posant différentes questions sur votre sujet, vous aurez plus de chances de diriger votre cerveau au bon endroit. 😉
7. Notez vos questions fécondes sur du papier.
Écrire à la main permet de mieux ancrer la phrase dans son cerveau.
Notez les questions que vous trouvez dans un endroit dédié : un petit carnet dédié à emporter partout, ou à un endroit spécifique de votre cahier. Quand on trouve une question qui fonctionne bien, c’est dommage de l’oublier ! 😉
Dédiez 1 ou 2 pages de ce carnet à un seul sujet, vous pourrez ainsi toujours retrouver facilement vos questions quand vous rencontrerez une difficulté similaire à l’avenir.
8. Quand vous vous êtes posé ces questions assez longuement et que vous avez l'impression que vous les avez bien intégrées, arrêtez l'exercice et faites autre chose, n'y pensez plus.
Votre cerveau va cogiter sur le sujet et vous apporter des indices pour répondre à vos questions, auxquels il faudra faire attention. Cela peut être une idée qui apparaît, une sensation, une émotion, un souvenir, une conviction, la réponse clairement et simplement, ou autre chose…
Au fur et à mesure que ça vient, notez-le car vous aurez besoin de vous souvenir de ces indices.
Emportez votre feuille ou votre carnet partout avec vous pour pouvoir le faire n’importe quand.
Pour résumer les règles principales des questions fécondes :
- Détendez-vous (aides : s’asseoir, fermer les yeux, exercice de respiration/relaxation, …)
- Répétez lentement, avec conviction, jusqu’à ce que vous sentiez que c’est bon.
- Questions simples et formulées de manière affirmative
- Ne pas demander quelque chose de trop éloigné de votre réalité actuelle
Quelques astuces pour formuler ses questions
D’un point de vue général, quel que soit le sujet de vos questions vous pouvez utiliser les mêmes structures de questions :
- En quoi … est important pour moi ?
- En quoi … me permettrait de … ?
- Quelle pensée / émotion / action / etc. me permettrait de … ?
- Qu’est-ce qui pourrait m’aider à … ?
- Comment ressentir telle émotion / sensation maintenant ?
- Comment me sentir … maintenant ?
- Que faire maintenant pour obtenir tel résultat ?
- Est-ce une bonne solution de … ?
- etc.
Mais aussi par exemple (pour celles et ceux qui ont tendance à égarer momentanément leurs affaires… ) :
- Où se trouve … ?
- Où ai-je vu … pour la dernière fois ?
- Quand ai-je vu … pour la dernière fois ?
- Qu’est-ce que je faisais à ce moment-là ?
Lorsque vous ne trouvez pas la bonne formulation pour une question :
Pour une action que vous ne souhaitez PAS faire, une émotion que vous ne voulez PAS ressentir, une pensée que vous ne voulez PAS avoir : faites une recherche Google avec le mot-clé + antonyme
Pour un mot précis que vous ne trouvez pas : faites une recherche Google avec le mot-clé + synonyme
Voici votre dernier entraînement de la série à réaliser :
À partir de maintenant, à chaque fois que vous serez face à l’une des difficultés que nous avons vues aujourd’hui dans votre quotidien, formulez une ou plusieurs Questions Fécondes (écrivez-les si possible) et répétez-les en suivant le protocole que je vous ai décrit dans cet article.
Et dites-moi en commentaire, quelle est la problématique qui revient le plus souvent sur la table pour vous ? Quelles Questions Fécondes pourriez-vous formuler à ce sujet ?
Je vous remercie d’avoir suivi cette série d’articles sur le thème [ Hacker son cerveau ] ! Si vous ne l’avez pas encore fait vous pouvez aussi lire ou relire les premiers articles de la série en cliquant sur ces liens :
Article 1 : Votre plus grosse erreur quand vous souhaitez évoluer
Article 2 : Modifiez vos émotions et futures expériences avec la visualisation
Article 3 : Reconditionnez votre cerveau avec cette technique
Quant à moi, je vous souhaite une belle semaine et vous dis à très vite, pour apprendre ensemble comment faire de notre TDA/H (et de notre cerveau) un atout dans notre vie ! 😉
Prenez soin de vous, et à très bientôt !
Anne Juguet, Le TDAH au quotidien
